03
Novembre
2022
|
09:58
Europe/Amsterdam

Une maison à l’empreinte verte

Ce projet communautaire non conventionnel mise sur une durabilité cohérente.

Un groupe d’amis a réalisé un projet collectif exemplaire dans la campagne bretonne, à Erdeven. Il est constitué de trois unités de logement et d’une zone commune et de bureaux reliées par des serres bioclimatisées. Une grande place a également été accordée à l’éclairage naturel. Ce projet montre comment la construction et l’habitat durables peuvent être réalisés en harmonie avec l’environnement. 

Au début, ce n’était qu’une idée. Trois amis étudiants en architecture ont décidé de construire une maison en Bretagne avec et pour leurs familles. Le collectif, au sein duquel figuraient les architectes Benjamin Jardel et Nicolas Epaillard, dont l’agence j+e architectes a ensuite conçu le futur bâtiment, a trouvé ce qu’il cherchait aux abords de la petite ville d’Erdeven, située sur l’Atlantique. Leur choix s’est porté sur trois terrains voisins mis en vente et prédestinés à leur projet, eux qui étaient censés accueillir trois maisons individuelles. Les amis ont acheté les terrains et ont développé leur nouveau concept de logement. Son nom : « Les Pieds Verts », soit une jolie formule pour une maison à l’empreinte écologique verte. « Un proche l’a aussi décrite comme une ‘maison d’ombres et lumières’. Nous trouvons la description très appropriée et considérons aussi la lumière naturelle comme le matériau de construction de base de notre maison », rapporte un habitant. 

Ces deux noms décrivent parfaitement le projet, car il est conçu de la manière la plus durable et innovante possible, dans le respect de l’environnement, avec de faibles émissions de CO2, des matériaux (uniquement) locaux et beaucoup de travail manuel de la part des futurs habitants. Le soleil et la lumière naturelle jouent un rôle important dans le concept énergétique. Ils sont utilisés de manière ciblée pour économiser de l’électricité et de l’énergie de chauffage. Avec « Les Pieds Verts », les architectes ont délibérément voulu se démarquer des normes traditionnelles d’esthétique que l’on retrouve généralement dans les innombrables maisons familiales nouvellement construites. Et le succès a pleinement été au rendez-vous.  
 
Une communauté inhabituelle, naturelle et pourtant moderne 
Ils ont réalisé un nouveau bâtiment de quatre unités sur 450 m2, composé de trois appartements et d’une zone commune et de bureaux. Ils sont séparés par des jardins d’hiver, conçus sous la forme de serres bioclimatiques. Chaque maison individuelle possède son propre jardin avec une terrasse personnalisée. De grandes parties de la végétation présente sur le terrain ont été laissées à l’état sauvage. Le collectif en utilisent d’ailleurs une partie comme potager. Une buanderie commune ainsi qu’une cave et des places de parking partagées renforcent le sentiment de communauté. 

La construction d’une telle maison a demandé un immense travail durant la phase de planification. Les directives en vigueur dans les zones de protection du paysage – Erdeven se situe dans l’une d’elles – contiennent des règles strictes relatives aux corps de bâtiment et aux matériaux des nouvelles constructions. j+e architectes a réussi à convaincre les autorités de la valeur de ce projet grâce aux murs blancs typiques de la région et aux ardoises de toit en céramique, ainsi qu’aux bardeaux de bois et aux toits verts qui s’intègrent joliment dans le paysage. 

La lumière du soleil en guise de contact permanent avec l’environnement 
Les quatre unités s’étendent sur deux étages. Pour obtenir le permis de construire, il fallait tenir compte de la hauteur limitée imposée du corps de bâtiment. Pour construire sur deux étages, il fallait également respecter la forme longue, droite et traditionnelle du toit avec une pente obligatoire de 45°. Il a donc fallu opter pour un toit incliné à l’étage supérieur. Pour l’éclairage, le collectif a fait appel à des fenêtres de toit Velux, qui s’intègrent elles aussi parfaitement dans l’approche durable de l’architecte. Elles laissent passer jusqu’à trois fois plus de lumière naturelle à l’intérieur que les fenêtres de lucarnes L’augmentation de l’énergie solaire permet aussi de réduire les besoins en énergie de chauffage, en particulier à l’entre-saison. Au total, les maisons ont été équipées de onze fenêtres de toit (78 x 98 cm) sur le côté nord et de 16 fenêtres de toit sur le côté sud (78 x 118 cm). Les fenêtres ont été placées par deux du côté sud afin de former une bande lumineuse verticale qui va du genou au plafond. « Durant le processus de conception, nous étions conscients de la bonne intensité de lumière naturelle dans chaque pièce. Le soleil inonde les salons et les fenêtres de toit Velux fournissent suffisamment de lumière du jour dans les chambres. Cette lumière naturelle nous maintient constamment en contact avec notre environnement, sans oublier que la lumière du soleil donne vie à notre architecture », explique Benjamin Jardel, architecte et copropriétaire de la maison. 

Une approche durable exemplaire 
La lumière naturelle joue aussi un rôle énorme dans les trois serres bioclimatiques utilisées comme jardins d’hiver. Leurs grandes surfaces vitrées sont conçues pour emmagasiner la chaleur des rayons du soleil dans les murs tout au long de la journée, avant de la restituer la nuit pour réchauffer toute la maison. Les murs nord des serres sont en partie massifs afin d’éviter les pertes de chaleur. Les autres murs ainsi que le toit sont recouverts de polycarbonate. Les façades du jardin sont divisées en deux éléments, ouvrables des deux côtés grâce à des charnières durant les chaudes journées estivales. En combinaison avec les fenêtres Velux, elles assurent une circulation naturelle et efficace de l’air. Autre contribution à davantage de durabilité : un double système de ventilation avec récupération de chaleur ainsi qu’une épaisse couche d’isolation assurent un climat intérieur optimal en hiver. L’utilisation d’un maximum de matériaux de construction recyclés ou de ressources biodégradables était d’ailleurs une condition primordiale pour l’ensemble de la maison. Les fondations ont dû être coulées, tous les autres éléments porteurs sont en bois. Un cadre en bois dense composé d’éléments de 4,5 x 15 cm espacés de 60 cm supporte une isolation naturelle avec de la paille et du chanvre, sans utilisation de film plastique entre les couches. La façade est recouverte de bardeaux en bois de châtaignier non traités. Les serres sont irriguées par l’eau de pluie récoltée. Et le toit vert offre un habitat supplémentaire aux plantes et aux insectes. Soit un habitat écologique à plusieurs niveaux. 

L’architecture durable des « Pieds Verts » montre qu’il est possible de créer des habitations attrayantes et économes en ressources, qui s’intègrent de manière harmonieuse dans l’environnement. Ce concept exemplaire mise sur des matériaux durables ainsi que sur l’utilisation de l’énergie solaire et de la lumière naturelle. Mais il tient également compte de l’importance d’un climat intérieur sain et agréable pour les habitants. Sans oublier que, grâce à sa planification en tant que projet communautaire, il constitue un modèle financièrement viable pour de nombreuses personnes. 

Bautafel

ProjetLes Pieds Verts
TravauxNouveau bâtiment, maison mitoyenne
AdresseErdeven, France
Maître d’ouvrageBenjamin Jardel, Nicolas Epaillard et d’autres
Année de construction2018
Architectej+e architectes
http://www.je-architectes.fr/
Surface habitable450 m2
Produits

11 fenêtres de toit VELUX de taille 78 × 98 cm

16 fenêtres de toit VELUX de taille 78 × 118 cm

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